20 ans après la loi de 2005 sur le handicap, l’école inclusive reste une promesse non tenue ou si partiellement. Faute de moyens à la hauteur des besoins, ce principe fondamental s’essouffle au détriment des élèves et des personnels. En lançant sa grande enquête “ l’inclusion…oui mais pas comme ça” la FSU- SNUipp a voulu porter, au-delà du cercle professionnel, la réalité de terrain. un réel succès puisque plus de 67 000 personnes ont pris le temps de témoigner. Preuve que l’inclusion est un sujet capital ! Au niveau départemental plus de 660 personnels, soit plus de 30% des PE et AESH, ont apporté leur témoignage. Et les réponses ardéchoises sont à l’image des résultats nationaux.

Que dit l’enquête ?

60% des personnels déclarent une dégradation des conditions de travail directement liée à l’inclusion sans moyens. Comment peut-il en être autrement lorsque l’on demande à des personnels non formés d’accueillir seul·es ou presque des élèves aux besoins éducatifs très particuliers, sans autre aide que la présence d’une AESH sur quelques heures de classe dans le meilleur des cas ? Les dispositifs s’empilent, les acronymes avec, sans qu’aucune évaluation sur ces derniers ne soit menée et en l’absence de moyens nécessaires.
La note attribuée par les sondés sur la qualité de scolarisation des élèves en situation de handicap en dit long : 3/10 ! Cette très mauvaise appréciation doit nous alerter, les élèves ne reçoivent pas l’accueil qu’ils méritent. Non seulement ils et elles ne bénéficient pas de conditions favorables d’enseignement, mais parfois la situation est telle que même les conditions de sécurité ne sont pas réunies. De nombreux témoignages, notamment sur les fiches SST, vont dans le sens d’une mise en danger des élèves et des personnels sur certaines situations !
Pourtant, encore et toujours, ce sont les personnels, AESH et PE en première ligne qui, malgré les difficultés, accueillent au quotidien tou·tes les élèves. Leur mal-être professionnel provient de l’écart entre ce qu’ils et elles voudraient faire et ce qu’ils et elles peuvent faire. Cet écart, déjà si grand, ne cesse de se creuser. Pour autant, loin de se décourager, les personnels identifient quelques leviers pour tenter d’améliorer la situation. L’enquête met en lumière les trois plus urgents.

Quelles propositions pour faire face à l’urgence :

– Recruter des AESH formé·es et ayant un vrai statut. Les 132 000 AESH doivent sortir de la précarité. C’est un véritable métier, maillon essentiel à la scolarisation des enfants en situation de handicap, qu’il y a urgence à reconnaître ! Par ailleurs, leur nombre reste largement insuffisant pour répondre aux notifications émises par la MDPH.
– Ouvrir davantage de places en établissements spécialisés. Il ne s’agit pas de créer une école à deux vitesses mais bien de répondre aux besoins de soins de certain·es élèves. En 2024, 24 000 enfants notifiés, devant être en IME ou ITEP, sont en classe faute de place, sans accompagnement ni moyens adaptés !
– Réduire les effectifs dans toutes les classes. Le nombre d’élèves par classe reste un levier important. Moins d’élèves dans la classe, c’est plus de temps pour chaque élève et particulièrement pour celles et ceux à besoin éducatif particulier.

Lien vers l’analyse du national :

Retour sur l'enquête «inclusion»

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