3,5 % de mépris !

La vérité : une perte de 3,75% de pouvoir d’achat sur l’année 2022 !

Pour 2022, l’INSEE annonce une hausse des prix de 5,5% !

Pour les six derniers mois de 2022, le gouvernement annonce une revalorisation de 3,5% soit de 1,75 sur l’année 2022 !

Un petit calcul simple nous montre que la perte de pouvoir d’achat pour 2022 s’élèvera pour les fonctionnaires à 3,75 % !

Cumulée à la perte de 14% de pouvoir d’achat depuis 2010, la paupérisation des fonctionnaires est en marche !

« Redonner du sens » !?

D’après le gouvernement, le dégel du point d’indice est un geste de “reconnaissance du travail et des difficultés liées à l’inflation”.

Dans les faits, la revalorisation du point d’indice est un outil qui permet d’ajuster le salaire des fonctionnaires par rapport à l’inflation. Il a été, par exemple, revalorisé 24 fois entre 1995 et 2010 pour que notre pouvoir d’achat ne diminue pas. La suite, nous la connaissons : un gel quasi intégral depuis 13 ans et de belles économies pour l’Etat en partie redistribuées sous forme de primes à certaines catégories… mais pas aux enseignants ! C’est pourquoi le pouvoir d’achat des enseignant·es a fortement baissé et qu’aujourd’hui il devient difficile pour nombre de collègues de joindre les deux bouts. En 1980, un·e enseignant·e en début de carrière percevait 2,2 fois le SMIC. Désormais, nous ne sommes plus qu’à 1,2 fois le SMIC.

La revalorisation du point d’indice n’est donc pas un cadeau mais un dû aux agents de la Fonction Publique de la part de l’Etat employeur. Cette revalorisation doit être automatique en fonction de l’évolution du coût de la vie.

Le pire, c’est que le gouvernement lie cette revalorisation à une “reconnaissance du travail”, sous-entendant que si nous n’étions pas assez méritants, nous en serions privés.

Si, politiquement, le gouvernement n’a pas le choix car ce serait mal venu de faire passer une loi sur le pouvoir d’achat sans toucher au point d’indice, le fond de son projet reste de “redonner du sens à nos missions”. Ce qui sous-entend mettre en place des primes à la performance et au mérite qui pourtant, d’après la recherche, contribuent à déconstruire le sens de la mission dans la Fonction Publique. Notre idéal c’est l’intérêt général, pas la recherche d’une carotte financière comme semble vouloir le faire croire le gouvernement.

Ces 3,5% de mépris ne peuvent constituer qu’une première étape d’un plan général ambitieux de revalorisation déconnecté de toute performance. C’est le sens des actions à venir de la FSU et du SNUipp sur lesquels la profession, et plus largement tous les fonctionnaires d’Etat, savent pouvoir compter.

La vérité : une perte de 3,75% de pouvoir...