Le conseil de formation s’est réuni le 6 juin. En préambule, les délégué·es des personnels de la FSU-SNUipp ont rappelé leur opposition au schéma de la formation initiale actuelle surchargeant les entrant·es dans le métier. La FSU-SNUipp rappelle son attachement à une formation continue librement choisie, s’appuyant sur les réels besoin du terrain. Enfin, elle a rappelé devoir siéger sans document préparatoire, et sans qu’aucun groupe de travail intermédiaire n’ait eu lieu cette année, contrairement au travail paritaire précédemment établi.

1 - FORMATION INITIALE

Les délégués des personnels actent favorablement le retour du concours en fin de L3, et une formation de deux ans rémunérée. Ils dénoncent cependant le fait qu’une fois encore, les stagiaires soient utilisés comme moyen de remplacement la seconde année de formation, au lieu de se consacrer pleinement durant ces deux années à leur formation.

1.1 - BILAN

>	Nombre d’étudiants accueillis en Ardèche	Type de stages
Licence 1	8	Stage en observation
Master 2	10	Stage court en observation et stage long filé en pratique accompagnée
Master 2 PRAC (pratique accompagnée)	5	Stage filé un jour par semaine et 4 stages massés
Master 2 alternant (en responsabilité)	11	Stage filé un jour par semaine et 4 stages massés

L’administration note qu’un nombre important de stagiaires n’a pas souhaité présenter le concours. Pour la FSU-SNUipp cela constitue une preuve, s’il en faut, du manque d’attractivité du métier.

>	PES 50%	PES 100%
Nombre de stagiaires	8	18
Parcours de formation 2023-2024	M2 pratique accompagnée dans le cadre du master MEEF	M2 alternant en responsabilité un jour par semaine dans le cadre d’un master MEEF
Parcours de formation 2024-2025	50 % en responsabilité en classe 50 % en formation à l’INSPE	100 % en responsabilité formation DSDEN et INSPE
Nombre d’accompagnement renforcé sur l’année	2	1

1.2 - PERSPECTIVES

La maquette de formation pour l’an prochain n’est pas connue à ce jour.
La FSU-SNUipp est intervenue pour demander qu’un temps de travail commun soit planifié début juillet entre les titulaires du poste et les PES, afin de leur permettre de se préparer pour la rentrée. Elle a également demandé à ce que des temps d’observation en classe soient prévus, ainsi que des moments de co-animation.
Le département accueillera l’an prochain 23 PES à 100 % en classe et 15 PES à 50%.
Les supports de poste sont en cours de réservation afin d’y positionner ces collègues.

2 - FORMATION CONTINUE

2.1 - BILAN

69 jours de formation ont pu être réalisés sur l’année écoulée, au lieu des 130 prévus. Pour la FSU-SNUipp c’est l’illustration du manque criant de moyens de remplacement. Elle a rappelé que le département a connu une situation de tension inégalée cette année sur le remplacement.
Les délégué·es des personnels de la FSU-SNUipp ont également dénoncé une formation continue subie par les collègues, contrainte par les soi-disant fondamentaux et restreinte par le manque de remplaçant·es. Ils ont également rappelé que les collègues, PE comme AESH, ne peuvent se rendre disponibles les mercredis sans avoir été prévenus suffisamment tôt en amont des formations. Concernant les frais de déplacement liés à ces formations, ils ont demandé à ce que la mise en paiement soit déclenchée de façon automatique sur la base des listes d’émargement.
L’administration a par ailleurs confirmé qu’une seule et même enveloppe budgétaire permet ces remboursements. Elle prend en compte tous les personnels itinérants, (les maitres·ses E, les psychologues, les équipes de circonscription et des PEMF.…), mais aussi les participant·es au séminaire des directeurs et directrices de fin août. Sur ce dernier point, la FSU SNUipp exprime à nouveau son vif désaccord quant à l’organisation de ce séminaire hors temps de travail, qui de plus vient entamer une enveloppe déjà contrainte et grever l’aide aux élèves en difficultés en astreignant les collègues du RASED.

Concernant le CAPPEI, 5 départs sont prévus l’an prochain, en SEGPA et en ULIS. Cette formation donnera aux lauréat·es un niveau master 1.
Le réseau Canopé peut également intervenir sur demande gratuitement dans les écoles.

2.2 PERSPECTIVES

La maquette des formations n’est pas encore arrêtée à ce jour. Néanmoins, l’administration présente un plan pluri-annuel décliné sur 5 ans qui sera désormais proposé aux équipes. Il devrait permettre d’offrir une formation pluridisciplinaire plus proche des attentes des collègues.
Si la FSU-SNUipp salue une réflexion qui permet de mieux prendre en compte le temps de travail des collègues (évaluation d’école et projet d’école enfin sur le temps de travail reconnu ! ), un retour à une formation continue destinée aux entrant·es dans le métier (jusqu’aux T3), elle déplore une fois de plus un manque de moyens humains ne permettant pas à toutes et tous les collègues de postuler sur des offres librement choisies.

Déclaration liminaire :

Enseigner est un métier qui s’apprend, c’est par cette formule que nous ouvrons presque chaque année notre déclaration. Et chaque année nous le disons, utiliser les entrants et entrantes dans le métier comme moyen d’enseignement n’est pas satisfaisant, parce que la charge de travail est trop grande, parce que la responsabilité de classe les enferme sur un seul niveau, une seule école, un seul fonctionnement, parce que la découverte du métier ne se fait ni progressivement ni sereinement. Cette entrée dans le métier abrupte est une des raisons de la perte d’attractivité du métier. Conscient que la formation initiale est un levier important pour tenter de l’endiguer, le ministère s’y est attelé. Si La FSU-SNUipp acte positivement le retour du concours en fin de L3, la possibilité d’une formation de 2 ans rémunérée avec une mise sur le terrain progressive, elle ne saurait taire ses craintes quant à cette énième réforme de la formation initiale. D’abord sur la méthode : le décret est paru avant même que l’ensemble des groupes de travail ne se soient réunis ! Ensuite sur le fond : la mise en place d’une “voie royale” par la licence PE, la dispense d’admissibilité pour les candidats et candidates ayant validé la L2 et l’utilisation des stagiaires en M2 comme moyen d’enseignement à 50% , font craindre le pire. La FSU-SNUipp porte un tout autre projet pour éviter un formatage aux bonnes pratiques et faire du métier de PE un métier de conception qui lutte contre les inégalités. Il serait préférable de développer les licences pluri-disciplinaires, les licences en sciences de l’éducation, les modules de préprofessionnalisation dans les diverses licences existantes plutôt que de créer et tenter d’imposer une nouvelle licence de formatage comme voie royale d’accès au métier.
Enseigner nécessite non pas d’appliquer une recette magique sur des élèves fantasmés mais bien de remettre en question constamment sa pratique, et d’apprendre tout au long de la carrière. Seule une formation continue solide peut permettre cela. Or, elle est aujourd’hui subie par la profession dont les besoins ne sont pas pris en compte, contrainte par une capacité de remplacement de plus en plus réduite et restreinte par des injonctions ministérielles fortes. En l’absence de documents préparatoires, impossible de tirer un bilan éclairé de l’offre départementale. La FSU-SNUipp regrette également l’absence cette année de groupe de travail intermédiaire sur la formation continue. Un travail avait été mené notamment sur le recueil de besoins auprès de la profession, travail qui n’a jamais pu aboutir, ce que la FSU-SNUipp déplore.
Dans la perspective de formation, de nombreux et de nombreuses collègues souhaitent se former en parallèle. Pour ce faire, ils et elles tentent de mobiliser différents leviers tels que les congés de formation ou les CPF. Faute de moyens, ces demandes sont souvent refusées.
Il est urgent d’investir dans la formation continue pour progresser dans la pratique et renouer avec le sentiment d’un travail bien fait. Les enseignant·es ont besoin d’une formation continue de qualité, en lien avec les travaux de recherche. Cela passe par une formation sur le temps de travail, couvrant tous les domaines, sans exclusive, et basée sur les besoins réels. Une formation librement choisie, avec la création de postes de remplaçant·es et de formateurs et formatrices centré·es sur la formation, est essentielle pour prendre en compte la diversité des élèves et réduire les inégalités.

Conseil de formation du 6 juin 2025

Conseil de formation du 6 juin 2025